三小時的”英文聽力練習”(借來的魔戒3,不是上進想練英文,而是只有英文或是法文發音可供選擇)再加上狼呑虎嚥之後,夜已近午夜時分;不如,上街走走吧!想當然,街上的景象就是-冷清~~~
而之前曾聽聞平安夜裡,各大小教堂都會有望彌撤之儀式,於是乎走到離家最近的一處小教堂裡一探究竟,果不其然大伙來自四面八方,和耶蘇又或是基督一同唱聖歌,祈平安!(雖然我不是教徒,又可能讓人很惱的在後排一直拍照~但我真的不是來亂的,人家只是好奇嘛!哈雷路亞~)
結論:聖誕節快樂~
紀念:
爵士鋼琴大師”奧斯卡.彼得森/OSCAR PETERSON”(西元1925年生),於2007年12月23日於加拿大多倫多郊區家中過世,享年八十二歲。
又一爵士巨星磒落,法國爵士電台TSF將於法國時間2007年12月26日星期三晚間八點(台灣時間2007年12月27日星期四凌晨三點)播出紀念大師特別節目。
以上圖文皆來自法國TSF爵士電台:
http://tsf.filnet.ws/index.php
(線上收聽點選區在左方,請按”ECOUTER TSF”後即可收聽)
世界報(LE MONDE)相關報導:
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-993158,0.html
Le pianiste de jazz Oscar Peterson est mort
Il cumulait des vertus rares. Oscar Emmanuel Peterson compte, avec le pianiste Paul Bley, Montréalais plus jeune de sept ans, parmi les plus grands musiciens de jazz d’origine canadienne. Comme le rock compte parmi ses plus célèbres héros Neil Young, né à Toronto. C’est à son domicile de Mississauga, banlieue de Toronto, qu’Oscar Peterson est mort, dimanche 23 décembre, des suites de complications rénales, à l’âge de 82 ans. Lui, Oscar Peterson, pianiste, compositeur, chanteur et organiste, son nom ne le dit pas, Africain-Canadien. De toute façon, le Canada n’est pas une terre de jazz, question de langue, de religion et de climat.
Or, miracle des théories incertaines, Oscar Peterson atteint en jazz une virtuosité que le jazz, malgré les idées reçues, ne cherche pas forcément à atteindre (voir Paul et Carla Bley). De ce point de vue, il descend en ligne directe d’Art Tatum (1909-1956), que l’immense Horowitz, pianiste classique, n’aurait jamais manqué pour un empire, lors de ses passages à New York. Dans les clubs de New York. Dans les clubs de jazz de New York, oui, Vladimir Horowitz, essayons d’entendre cela. Bref, bien au-delà des premiers cercles, Oscar Peterson a toujours été aimé, suivi, ravi par un très large public. Double peine.
Peterson, personnalité délicieuse, classique, moderne, classe, aimable, musicien type pour le Jazz at the Philharmonic (JATP), cette réunion de stars du jazz inventée en 1944 par l’organistaeur de concerts et producteur Norman Granz, ou, bien plus tard, pour le festival Jazz in Marciac (Gers), Peterson est suspect. De Marciac, il aime la convivialité, l’accueil et la gastronomie : au piano de l’Hôtel de France d’Auch, à l’époque, régnait André Daguin, ça facilite la musique.
Petit détail : à la fin des années 1960, Pierre Baudry (1948-2005), philosophe, rédacteur aux Cahiers du cinéma, cinéaste et bientôt animateur des Ateliers Varan, ami, pouvait s’étonner – vive polémique – qu’on pût aimer ensemble le saxophoniste et violoniste Ornette Coleman (free jazz), Paul Bley (avant-garde insituable) et Oscar Peterson. Quelle époque ! Juste pour signaler que la musique afro-américaine et ses affluents sont un lieu de pensée, de joie et de perturbation que condense singulièrement la figure d’Oscar Peterson. En ce sens, il manque déjà. Il manque d’ailleurs depuis un petit moment, car un accident cardio-vasculaire en 1993 l’avait laissé diminué sans l’empêcher de jouer (d’une main) pour autant. C’était à New York, comme le rappelle l’AFP précisant que Peterson avait terminé le concert, mais avait dû annuler une tournée prévue en Europe. Deux années d’inactivité, et peu à peu, le retour à la scène, toutes les scènes du monde, la main gauche un peu affaiblie.
De formation classique – le piano, très tôt, mais aussi l’orgue et le clavecin –, Oscar Peterson se signale dans un tournoi amateur en 1939. Sa carrière internationale démarre avec Norman Granz, aussi grand entrepreneur de spectacles que militant pour les droits civiques et l’égalité des races. En 1951, Peterson forme avec Ray Brown (contrebassiste mort en 2002, fondateur du be-bop) et Herb Ellis, un trio dont le guitariste remplace Barney Kessel (1923-2004). Le batteur Ed Thipgen se mêle de l’affaire en 1959, puis Sam Jones (contrebasse; mort en 1981), son beau visage grave et ses gestes d’hirondelle. Oscar Peterson, succès public ou pas, traque comme un malade la perfection. La perfection irrite. Mais on s’incline. Allez faire avec.
Le rock déboule, le rhytm’n blues déferle, le free chamboule, lui, imposant, surcharge pondérale au sourire si doux, sourire impavide, c’est comme s’il gardait la maison. Elvis Presley, James Brown, Marvin Gaye, Barry White, Ornette Coleman et John Coltrane, Miles Davis et les autres, ne disons rien de Led Zeppelin et autres Zappa, il les voit défiler : eh bien, il continue sans complexe de jouer ce qu’il sait le mieux faire, à la perfection.
Huit Grammy Awards A partir des années 1970, il se cantonne au duo, au trio, pourquoi? Peut-être parce qu’ils sont rares à le suivre dans cette idée : Niels-Henning Orsted Pedersen (NHOP), le contrebassite danois dont la disparition laisse inconsolable (1946-2006), le guitariste Joe Pass, sans compter les rencontres inédites : qui n’a pas vu, en 1975, Oscar Peterson à Montreux avec deux bassistes, l’un, tellurique et joyeux (Ray Brown, Noir américain de Pittsburgh) et l’autre, volubile et anxieux de Copenhague (NHOP), n’a pas vécu. Cela dit, comme on ne saurait reprocher à personne d’être absent ou de n’être pas né, les enregistrements existent, et de ce point de vue, Monsieur Peterson aura bien mérité de la grande Amérique, du jazz, et de l’industrie du disque. Il aura ainsi reçu huit Grammy Awards durant sa carrière et bien d’autres prix...
Comment dire? On a l’impression d’avoir fait le tour du bonhomme : or, qui meurt ce soir? Qui, après avoir enregistré avec Charlie Parker, Lester Young, Billie Holiday, Count Basie, Benny Carter, Lionel Hampton, Dizzy Gillespie, Stan Getz, Eddie Louis, Ella Fitzgerald, Coleman Hawkins, Stéphane Grappelli, Sarah Vaughan… Qui a osé ne pas enregistrer avec lui, Monsieur Peterson? Qui ne l’aurait pas pu. Vaste et douloureuse question.
Ce style de Tatum mâtiné de Nat King Cole, ce style aux subtilités harmoniques dignes de Bill Evans – qui dira régulièrement toute son admiration pour Peterson –, et pourtant ce style qui s’offre là, simple, ouvert, abondant, sans réserve, suscitant réserves et fines bouches chez les puritains et les méchants, ce style se résumerait d’un titre, une composition pour le cinéma, The Silent Partner (1979). Le partenaire discret, pas invisible, mais loyal. So long, Mr Peterson.
Francis Marmande et Sylvain Siclier